LA VÉRITÉ était UN GROS MENSONGE.

D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours vécu dans la misère et en mode survie. Le monde qui m’entourait et l’environnement dans lequel j’ai toujours évolué était marqué par la peur du lendemain, la précarité pécuniaire, le soucis constant de ce qui sera mis sur la table pour le dîner.

En terme de santé, c’était la providence qui nous maintenait en vie. Nos amis, notre famille, nos voisins, et même nos concitoyens s’étaient tellement accommodé à cette vie de limitation en tout, que l’évidence même de cette situation était devenue LA VÉRITÉ. Il n’y avait pas et il ne pouvait y avoir une autre vie que celle-ci. C’est ça LA VÉRITÉ.

Ceux qui ne la vivaient pas étaient soit des menteurs, des voleurs, des escrocs ou alors des personnes ayant fait un pacte quelconque avec le diable ou les forces obscures pour pouvoir échapper à LA VÉRITÉ.

Pour nous, la vie doit être precaire, une personne réelle ne peut être que pauvre ou morte. La mort était devenu le seul espoir qu’il nous restait de pouvoir être soulager du trop plein de misère qui nous tordait les tripes. Parce que même le paradis tant prêché à la chaire n’arrivait pas à satisfaire notre imagination (qui a plié aussi sous le poids de la misère physique que nous vivions) de la réelle possibilité d’avoir une vie autre que celle de la misère, ni même a lui faire entrevoir seulement la possibilité éventuelle d’une vie heureuse.

La seule chose qui nous restait à faire en toute logique et par la force des douleurs de la pauvreté de notre quotidien, c’est de nous résigner et de conclure que nous ne pouvons en aucun cas accéder à une vie épanouie que via le mystérieux, la loterie, la chance, l’héritage, le vol, être fonctionnaire haut placé, les sectes malveillantes, les incantations scabreuses, le portefeuille magique, le sport, la musique, et j’en passe.

Le plus récurrent était et est encore dans l’inconscient de tout ceux qui m’entourent au Cameroun, la sorcellerie, magie « noire » (comme si la couleur de la magie n’en faisait pas une magie), ou comme on dit chez nous, tremper la main quelque part. Parce que de toutes les façons, l’atteinte d’une certaine aisance ou la sortie de cet environnement miséreux ne pouvait pas se faire par le processus naturel, tout et tous autour de nous étant la preuve sans aucun doute possible que faire autrement n’était pas possible.

Les personnes qui d’une façon ou d’une autre ne subissaient les foudres de la misère ou qui donnaient l’impression de ne pas vivre les mêmes tourments que cet environnement imposait, étaient la cible de regards obliques et de médisances infâmes, d’accusations fallacieuses et de ragots puants à propos de pratiques inavouables auxquels elles se sont livrées pour sortir de l’ornière dans lequel nous autres étions prisonniers. Elles faisaient tâche au tableau de la pauvreté ambiante et il fallait tout faire pour trouver une explication qui pouvait assouvir notre imagination appauvri par la misère, à leur capacité d’avoir échappé à LA VÉRITÉ. LA VÉRITÉ étant que personne ne peut vivre une autre vie que celle que nous vivions.

Notre monde était petit, pauvre, emprisonné dans la prière et l’espoir d’un sauveur qui viendrait dans les nuages pour sonner le glas de notre misère. Il était et l’est Encore d’ailleurs, rythmé par les prières et les obédiences, les nuits de prières et de méditation, les incantations dans les pièces insalubres des marabouts (tradi-praticiens, exorcistes, prêtre et pasteurs réveillés, etc.), le prosélytisme à outrance quotidien comme seuls espoir de sortie de crise. Mais la crise était là, coriace, téméraire et acariâtre. Elle avait une cuirasse épaisse et ne se laissait pas faire. De temps en temps elle nous laissait des instants de répis pour nous embrigadés encore plus fort un peu plus tard.

Et si notre prosélytisme à outrance, nos incantations alambiquées, nos méditations infinies ne suffisaient pas, nous avions aussi et alors le vieil ami l’alcool. Devenu la religion par excellence, plus que l’opium du peuple, c’est lui le seul sauveur que nous avons adopté. Même si les périodes de répis euthanasiques qu’il nous offrait se raccourcissaient à mesure que nous excellions dans son ingurgitation, elles étaient réclamées par notre corps qui a toujours voulu s’échapper d’une façon ou d’une autre de cette folie qui nous enserre : la misère.

Aujourd’hui encore c’est une réalité et un état pour moi et l’environnement qui m’entoure. La misère, la pauvreté, la précarité. Le plus difficile n’est pas de s’en accommoder, c’est de découvrir qu’il y a une autre possibilité à la quelle personne de nous n’a pensé et personne ne nous y a fait réfléchir. Le plus difficile c’est de reconnaître la source et de travailler à la corriger. Le plus difficile c’est d’arriver à la conclusion que tout ce nous pensions et qui était pour nous LA VÉRITÉ, n’était qu’un fallacieux mensonge, une illusion. Le plus difficile c’est de recommencer après avoir fait tous ces essaies infructueux ; le plus difficile c’est de résister même quand on ne voit pas les résultats qu’on voudrait voir ; le plus difficile c’est de le faire voir et comprendre autour de moi.

Parce qu’en fait, Si toute chose à une source, il y a aussi la source à la misère de notre vie et de notre environnement. Mais elle ne se trouve pas là où on nous a indiqué. Ce n’est pas parce qu’une femme aurait mangé un hypothétique fruit dans un jardin soit disant de plaisir ; ce n’est pas parce que nous sommes nés au Cameroun ; ce n’est pas parce que nous avons été soumis à l’esclavage pendant 5 siècles ; ce n’est pas parce que nous avons été colonisé et/ou néo colonisé ; ce n’est pas parce que nous n’avons pas eu le bon diplôme ; ce n’est pas parce que nous sommes nés dans la famille dans laquelle nous sommes ; ce n’est pas parce que nous n’avons pas trempé la main quelque part ; ce n’est pas parce que nous avons trempé la main quelque part; ce n’est pas parce que la vie est ainsi faite ; ce n’est pas parce que « Dieu » n’entend pas nos prières ; ce n’est pas parce que nos ancêtres nous ont maudits ; ce n’est pas parce que nous ne sommes pas libre…

Rien de tout cela, même s’il peut y avoir des incidences de quelques uns de ces éléments.

Mais la source est aussi simple que notre vocabulaire. Vous pouvez ne pas le comprendre mais ce n’est pas parce que vous ne le comprenez pas que ce n’est pas vrai. Autant le fait que vous ne comprenez pas comment fonctionne une centrale nucléaire n’empêche pas qu’elle fonctionne, de même le fait que vous puissiez ne pas comprendre que le vocabulaire est la source de votre misère n’empêche que ce soit le cas. Ce n’est pas parce que la source est suffisamment élaborer pour éblouir l’égo, ni parce qu’elle est trop simple pour être vraie qu’elle n’est pas la réelle origine de notre misère. C’est plutôt trop simple pour qu’on y est pas pensé depuis tout ce temps.

Comme un patient qui veut guérir d’une maladie dont il est affublé depuis des décennies et qui est prêt à essayer, même en désespoir de cause, un remède, je suis dans le chemin de la guérison en utilisant le vocabulaire grâce à TechnoTutor.

La route est longue, la piste est sinueuse et laborieuse. Le chemin est escarpé et le voie est solitaire, faite de tristesses souvent et de désillusions des attentes trop optimistes. Le corridor n’en est pas moins exaltant et plus efficace que ce que j’ai essayé depuis l’année 1994 quand j’ai commencé à penser qu’il y a mieux que cette vie de précarité et à chercher où et comment je peux sortir de ce piège à con. Les difficultés sont éducatrices et les rencontres sont révélatrices de mes limites et de mes compétences. Les mentors se multiplient et les enseignants s’amoncellent dans ce chemin tracé par un vocabulaire en reconstruction.

L’aventure sera longue et belle, dure et efficace. Les larmes de douleurs seront versées aussi bien que les sourires d’accomplissement, les fatigues physiques et les euphories de gains, mais c’est de cela que dépend la sortie de la misère opaque d’une vie monotone et fade ; c’est de cela que dépend la destruction de LA VÉRITÉ qui en fait s’est avérée être UN GROS MENSONGE.

Heureusement il y a des places à prendre et il y en a pour tout le monde. J’ai pris la mienne dans ce voyage pour sortir de l’histoire…

Pour reprendre à mon compte les mots de MJ DeMarco dans son magnifique livre intitulé « Non Au Script, Sortir De La Matrice Pour Choisir La Vie, La Liberté Et L’Entrepreneuriat« , je dirais que « je serai soit un entrepreneur qui finirait par réussir, soit un entrepreneur qui échouerait et mourrait en essayant.»

Et vous que ferez-vous ?

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