J’AI CONFONDU UNE ÉTOILE ET UN RÉVERBÈRE ! ET VOUS ?

Comme il est pénible de regarder rétrospectivement ses erreurs et de se dire : « Tant d’argents perdus pas rien…» Cela est souvent cause de tant de découragement que beaucoup ne recommencent pas l’expérience, et même n’encouragent pas d’initiative dans le sens d’entreprendre n’importe où ailleurs, parce que le souvenir de leur échec est encore si vivace et si douloureux.

Une douleur tellement compréhensible si on somme la passion, l’engouement, le dévouement et la verve qu’on avait engagé. Le temps, l’argent et l’abnégation qu’il a fallu. Les privations, les astreintes et les restrictions auxquels on s’est plié pour en arriver là. Oui, tout cela peut être vraiment décourageant.

Un Autre regard sur votre Echec

Seulement, ce regard serait unilatéral et ne nous enseignerait rien si l’on continue à se morfondre. Parce que de toute évidence, en ce qui concerne l’entreprise dans laquelle nous nous sommes lancés, il y a forcément quelqu’un qui l’a fait avec succès avant nous. Donc il y a une ou plusieurs choses que nous n’avons pas fait de façon adéquate, et qui nous a entrainé dans l’échec. Pour que cela puisse vous pousser à vous remettre et en question et sur les rails, je vous raconterai mon histoire, bien triste mais très riche en enseignements. Et pour que cela soit clair, j’ai toujours de la douleur quand j’y pense, même comme j’en ai tiré des leçons profondes. Heureusement avec des outils efficaces j’ai pu profiter de cette situations pour m’améliorer.

Mon Histoire

J’aime l’agriculture. Je l’ai dit tellement de fois. Je suis souvent amusé et en colère contre moi-même quand je repense à toutes ces personnes qui se transformaient en expert agricole lorsque nous discutions et que je leur faisais part des difficultés que je rencontrais. Durant les années 2009 – 2014, mon épouse et moi avions investi dans des plantations de banane plantain. J’en garde des souvenirs palpitants et très heureux, mais aussi très douloureux.

C’était une très belle expérience de vie, bien que rude. Après une succession de résultats médiocres, la saison sèche la dernière année (2014) avait été au rendez-vous et a sonné le glas de notre aventure agricole. Nous avions pris l’avis de quelques « experts » agricoles qui nous avaient assurés que la zone était propice pour la culture de la banane-plantain. Ils n’avaient pas tort, puisqu’ils parlaient sans vraiment le savoir de tout le bassin du département du Moungo (Cameroun) dans lequel je voulais faire de la culture de la banane-plantain. Seulement, nous n’avions pas cherché à trouver une personne qui l’avait déjà fait avec succès. Le sol était sableux et la banane-plantain pousse chez presque tout le monde à l’état sauvage sans aucun problème, donc, feu vert.

Armé de ces informations (sol sableux – propice pour la banane-plantain), nous avons d’abord cultivé sur 2 hectares de banane-plantain à 7,5 kilomètres du site définitif, juste pour voir si la culture serait faisable dans la zone. Nous avons eu de petits résultats. Cela ne nous alarma pas, puisque j’étais très motivé, un idiot motivé, comme dirait l’autre. Les « experts » agricoles avaient raison. La zone était favorable à cette culture. Une fois de plus, nous n’avions pas cherché à trouver une personne qui l’avait déjà fait avec succès.

Avec mon petit scooter, j’affrontais 3 week-ends par mois les 100 kilomètres environ dans des pistes lamentables, souvent avec ma chérie, qui séparaient notre domicile de notre plantation. J’ai tenu ce rythme pendant 4 années. Je ne vous dis pas dans quel état mon dos se trouvait. Le plus important c’est de savoir quel résultat j’ai tiré de cette aventure folle.

ZÉRO. Pas un radis, pas un sou, mais plutôt des difficultés.

Lorsque je racontais mes investissements à mes « amis » de cette époque, ils me regardaient avec enthousiasme, me donnaient des conseils sur comment je dois entretenir ma plantation, comment je dois la traiter, comment je dois la désherber, quels produits je dois utiliser, quels jours je dois être vigilant sur l’évolution de la plante, etc. Avec les maigres résultats que je voyais, je me disais : « ils ont raison, il faut que je fasse mieux ceci ou cela. L’année prochaine sera la bonne.» Je les écoutais avec intérêt, parfois même j’appliquais ce qu’ils me disaient. Il arrivait fréquemment que lorsque je leur disais que ceci ou cela que vous m’avez conseillé ne marche pas, ils s’en prenaient carrément à moi, arguant souvent que c’est moi qui n’ai pas bien appliqué la recette. Et pour me prouver qu’ils avaient raison, ils citaient untel ou un tel autre qui a appliqué cela chez lui et ça marche.

Seulement après avoir essayé plusieurs fois on fini par se lasser et la somme d’argent englouti commence à peser lourd. Je me suis arrêté, sans succès.

Lecon 1

Mais dans la réalité, était-ce que les formules appliquées sont la vraie raison de mon échec ? NON, absolument pas du tout.

J’avais confondu la lumière d’une étoile à celle d’un réverbère.

Tous mes « foutus conseillers » de fortune se prenaient tous pour des étoiles, et pire encore, je les considérais comme tel. Mais en fait ils n’étaient rien que de pales reflets de réverbères morts dans l’œuf. Et même, je peux librement dire aujourd’hui qu’ils n’étaient même pas de pales reflets de réverbères morts dans l’œuf, à peine je leur octroierais le très gros titre de clignotement d’une luciole solitaire. Le sol sur lequel nous avions cultivé était certes un sol sableux mais à un pourcentage trop élevé pour ne pas prévoir l’arrosage.

Nous n’avions pas préparer l’irrigation. Nous avions minimiser la question de l’infrastructure routière. Nous n’avions pas pris le soin de passé par une édaphologie quelconque, etc.

Monsieur « Je sais tout »

Mon aventure vous dit-elle quelque chose ? Vous rappelle-t-elle une situation similaire dans votre vécu ? Dans tous les domaines, nous trouvons ce genre de personnes autour de nous, bien intentionnés, qui se prennent pour des savants dans le domaine pour X raisons, mais qui en fait n’y connaissent pas grand-chose sinon rien, et qui veulent quand même nous donner un conseil dans la façon de faire ceci ou cela que nous voulons entreprendre. Notre relation sociale avec cette personne est ce qui nous pousse, comme par devoir, à l’écouter parce que c’est mon père ou ma mère, mon oncle ou mon pasteur, mon professeur ou mon riche voisin. Bref un Monsieur « Je sais tout » comme on dit chez nous.

Si nous avons en effet le devoir de les écouter, le pire c’est nous qui le faisons, en laissant cette relation sociale se transformer en une obligation de suivre son conseil, même si celui-ci ne nous semble pas brillant.

« Je ne suis pas crédule à ce point ! » Si c’est ce que vous vous dites en ce moment, il se peut que vous ayez raison. Soyez tout de même très attentif, beaucoup s’y sont fait prendre. C’est mon cas et cela m’a beaucoup enseigné, bien que le coût fût très élevé. Ce que je n’ai pas su faire pour ma plantation c’est de trouver une vraie étoile, quelqu’un qui l’avait fait avec brio et qui s’est porté vers le succès des étoiles.

Leçon 2

Mon erreur seconde avait été de m’associer et d’écouter les conseils des gens qui m’aimaient bien pourtant, mais qui n’avaient jamais fait ce que je faisais à l’échelle où j’étais en train de le faire. On parle ici de 5 hectares de banane-plantain. Mes soi-disant amis n’avaient jamais mis 5 mètre carré de plante dans le sol. Les conseils qu’ils me donnaient n’avaient jamais été testé d’aucune façon et par aucun d’entre eux. Et ceux qu’ils me citaient comme exemple, si tant est qu’ils aient vraiment existé, n’ont jamais brillé comme des étoiles dans le monde de l’agriculture et encore moins dans la culture de la banane-plantain.

Donc ils (mes amis) ne pouvaient pas transmettre un système fiable à une quelconque personne quel que soit la noblesse de leur intention. En définitive, j’ai essayé le système de tout le monde y compris le mien, mais je n’ai pas essayé le système qui marche, le système qu’il fallait, le système qui a réussi venant de celui qui l’a fait dans la vraie vie et dans une vraie plantation. Leurs conseils hasardeux auraient pu marcher, mais ça aurait été de l’ordre 1/1.000.000.000e de chance. Compter là-dessus c’est comme s’attendre à ce qu’un lombric nous fabrique un vaisseau spatial.

Conclusion

En matière de système (je l’explique dans cette vidéo) et de conseils, ne prenez jamais celui d’un réverbère, mais celui d’une vraie étoile brillante. Je vous donnerai un autre pourquoi dans un prochain article.

Rien ne doit vous faire oublier la responsabilité individuelle que vous avez vis-à-vis de vous même de vous trouver le bon conseil au bon endroit.

Vous êtes libre d’écouter tout le monde, mais vous avez la responsabilité individuelle de choisir avec précaution les conseils que vous mettez en application. Évidemment le bon conseil ne vous met pas à l’abri d’une déconvenue, mais vous aurez la bonne personne qui pourra vous aider à vite retrouver la défaillance et la résoudre très rapidement.

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