Religions Importées ou Religions Ancestrales ?

Je fais ici un clin d’œil à un de mes amis. Il adhère à la pensée selon laquelle les religions importées seraient à elles seules le problème en Afrique, donc il faudrait un retour systématique aux religions ancestrales au risque d’être des personnes définitivement perdues. Il y a d’ailleurs toute une idéologie qui soutient cette vision et elle se répand de plus en plus parmi mes contemporains et dans le milieu des panafricanistes fondamentalistes.

Mais cela est pour ma part un regard plein de partialité et qui a pour lame de fond une certaine croyance à la supériorité de certaines cultures sur d’autres. J’ai l’intime conviction que cette idéologie est dominée par une certaine dose de rancune, mais surtout par l’égo et ne peut en effet que conduire à une vue partielle de la religion. Je peux me tromper.

Les tristes tares des religions

Vouloir que les religions importées soient à elles seules le problème et que les religions ancestrales et locales soient les meilleures n’est pas la preuve qu’elles sont meilleures en soient. L’Inde, la Chine, les pays mongols, certains pays de l’Amérique du Sud, les bushmen de l’Australie profonde et de l’Afrique australe, dans lesquels les religions ancestrales sont toujours existantes, ne brillent pas par leur innocence.

Les sacrifices des filles et des enfants à des dieux ceci ou cela (commandé généralement par le prêtre et unique intermédiaire entre dieu et la tribu), des mutilations diverses, des perversions sexuelles et autres enseignements douteux ont fait la part belle de l’histoire de ces régions. Et je ne cite que ces exactions qui pourraient être alourdies par une étude exhaustive.

Plus proche de nous au Cameroun, le culte des crânes des ancêtres, l’enterrement du roi ou de certains hommes avec leur(s) domestique(s) et leur(s) épouse(s) encore vivants, le cannibalisme dans certains rites religieux, pour ne citer que ceux-là, sont la preuve, s’il en faut, de la culpabilité de la religion ancestrale. Chacune de ces religions draine sont lot de squelette dans les placards.

La cause de la mort des religions ancestrâles

Dans « Tout s’effondre » de l’auteur nigérian Chinua Achebe, la preuve en est toute faite. Lorsque, comme le dit William James, la constitution en corps clérical et ecclésiastique engendre l’esprit politique et dogmatique avec le temps, le monopole de l’accès aux déités qu’a les prêtres de ces religions ancestrales est et a été la porte d’entrée à toutes sortes de dérives et d’abus. La domination par la peur est le plus souvent l’arme la plus utilisée pour asseoir l’hégémonie du prêtre. Et le pire est que même dans ces religions ancestrales, il n’a été enseigné à personne son caractère spirituel, mais plutôt aussi la peur d’un dieu vindicatif, tellement accroché à son égo que ne pas se soumettre au moindre de ses caprices engendrait invariablement sa colère.

Même nos religions ancestrales sont tombées plus d’une fois entre les mains de personnes peu recommandable et ont servi leurs intérêts égoïstes plutôt que celle des ouailles qui y sont nés. La mort de certaines de ces religions ancestrales a été due de mon point de vue :

  • Premièrement à leur incapacité à s’étendre comme les soi-disant religion importées.
  • Deuxièmement à leur incapacité à se doter d’une classe ecclésiastique apolitique, mais surtout
  • Troisièmement à avoir failli dans la mission qui est réconcilier l’homme à sa nature spirituelle.

Anthropologique et atavique ou héréditaire ?

Mais il existe un autre côté plus sournois et insidieux dans cette façon de voir les choses. Certains panafricanistes vont jusqu’à considérer que l’appartenance à une religion doit être anthropologique et atavique. Je ne saurais contester de but en blanc cette position que soutient un de mes mentors Mback André. Seulement, il m’est difficile de comprendre une telle position sous le faible étendard de nos origines ancestrales. Cela revient simplement et purement à transformer les individus qui adhèrent à cette vision en de simple écho d’un passé non questionné et subi. Encore que… c’est bien possible quand on se penche sur la définition et l’étymologie des mots anthropologique, atavisme et héréditaire.

Cependant, je persisite et signe que nous, en tant que personne appartement à la race humaine, valons mieux que cela.

Répéter simplement ce que les peuples contemporains et passés et aussi nos ancêtres ont fait ou été nous enlève la chose qui nous défini en tant qu’être capable de se développer comme nous l’avons choisi, notre liberté individuelle. L’appartenance ou pas à une religion est une question de choix personnel qui doit être guidé par notre liberté de choix qui je l’accorde est soumis au prisme de notre anthropologie et notre ascendance. Mais la rattacher sans ménagement à l’anthropologie est une sorte de condamnation, de fatalité à la répétition de choses auxquelles nous avons hérités sans user de notre raison.

Je rejoins en cela Seydou Badian dans son roman « Sous l’orage » quand il dit :

«La culture est faite pour nous servir et non pour nous asservir.»

Seydou Badian dans « Sous l’orage« 

Nous ne saurions être asservi à une religion simplement parce qu’elle fait partie de notre patrimoine culturel.

Ma petite conclusion

Donc en guise de petite conclusion, je reprendrais simplement les analyses de William James quand dans son essai de psychologie descriptive intitulé « L’expérience Religieuse » il dit :

« C’est l’esprit de domination ecclésiastique, auquel il convient d’attribuer la plupart des bassesses que l’on reproche d’ordinaire à la religion »

William James dans « L’expérience Religieuse« 

Cet esprit de domination peut exister que le corps ecclésiastique soit constitué en clergé de plusieurs membres ou en clergé d’un seul membre. Les religions importées ont fait exactement ce qu’ont fait les religions ancestrales, sauf que la portée est plus grande et la façon de le faire est institutionnalisée, c’est tout.

Un Seul point commun

Importée ou pas, une religion dans la plus part des cas se transmet de père en fils et donc de génération en génération. Il y a donc une dimension atavique et ce qui devrait donc plus préoccuper les parents c’est le poids de l’éducation qu’ils dispensent à leur enfants.

John Locke n’a jamais dit une phrase aussi vraie que :

« C’est l’éducation qui fait la différence entre les homme. »

John Locke

Mais l’éducation est de la responsabilité des parents et donc c’est au parent de construire le monde dans lequel ils voudraient voir évoluer leurs enfants. Cela ne se passe par intraveineuse, sinon BigPharma aurait déjà pris d’assaut l’éducation des penfants lus qu’il ne le fait par la pub aujourd’hui. Les parents doivent se mettre en avant garde et en bouclier de l’avenir du monde et de la vie humaine parce que c’est eux qui doivent créer aujourd’hui les individus de demain.

Comment le ferait-il si eux-mêmes ont subi l’éducation abusive transmise par leurs propres parents aimants?

La prise de conscience à travers l’observation non partisance et émotionnelle des résultats de leur propre éducation. Si votre éducation ne vous a pas donner les fruits de ce que vous recherchez alors elle s’est compromise dans son exécution et il faut la modifier pour ne pas avoir à répéter les erreurs que nos parents ont commises envers nous sur nos enfants. La religion qui n’est rien d’autre qu’une culture ne doit pas nous asservir mais nous servir.

Si nous en sommes venus à nous soumettre à la religion, alors elle ne nous sert plus du tout, elle nous a asservit, ce qui est en dehors de sa compétence et donc il faut la congédier ou la modifier. Et si son hégémonie s’est étendue bien au delà de ce qu’une seule personne ou un seul parent que vous êtes peut faire, alors il reste la méthode ultime qui marche toujours :

s’affranchir soi-même et sa famille, reprendre la responsabilité individuelle de notre vie et notre liberté individuelle.

La profondeur des ancrages des croyances et des asservissements étant telle que certains parents se sentent incapables d’y arriver, je vous presente TechnoTutor qui est votre tuteur et accompagnateur dans la destruction systémique et radicale des croyances et des cultures limitantes qui ont portée atteinte à votre intégrité physique, mental et insconciente.

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