LA PEUR DE LA LIBERTÉ : 4 CHOSES QUI VOUS EMPRISONNENT

Introduction

De plus en plus de personnes ont choisi de se soumettre, de se conformer, de faire du suivisme. Il est très facile de leur jeter la pierre, mais ce serait fermer les yeux sur la réalité qu’impose la liberté individuelle.

En plus, la limitation et une soumission trop prolonger au conformisme, a obscurcit la capacité pour beaucoup de voir la liberté individuelle comme un cadeau, mais l’a plutôt fait paraître comme un danger. La confusion entre la liberté et le libertinage s’est installé dans l’esprit commun sans questionnement.

Mais en dehors de cela, la liberté individuelle présente des difficultés tacites, que la plupart des individus fuient par peur sans vraiment le savoir. Voici quelques unes.

1) La responsabilité individuelle.

La liberté individuelle, telle que je la recommande, n’est pas simplement une liberté négative et passive – la liberté de « ne pas » croire ou de « ne pas » faire – mais est essentiellement une liberté positive et active, la liberté de croire, d’être, de faire, et d’avoir tout ce qu’on a personnellement décidé dans la vie.

Mais étrangement, beaucoup de gens trouvent ce type de liberté effrayante, même la simple perspective d’une telle liberté est hors de leur entendement. Ceci n’est point dû à la qualité de la liberté individuelle que je prône, mais à sa méconnaissance et même à son ignorance. Car cette liberté veut dire prendre la responsabilité de l’orientation de sa vie par le biais de conclusions fondées sur la compréhension et les convictions individuelles selon sa propre intelligence et son coeur, non pas selon l’intelligence et le coeur de quelqu’un d’autre ou bien fondé sur les interprétations et les raisonnements des autres. La liberté individuelle que je prône implique la responsabilité de faire des choix personnels, prendre des décisions et d’accepter leurs conséquences.

Pour cette raison précise une partie très large de l’humanité cherche à s’échapper de la liberté. Le moyen de fuite est bien trop souvent par la soumission à une source qui suppose que l’autorité prenne des décisions pour la personne, en étant sa conscience, le dirigeant dans ses choix dans la vie.

« Sans cette volonté d’échanger à la liberté pour pareille soumission, les formes totalitaires de gouvernement qui ont émergés après que la Première Guerre mondiale n’auraient jamais pu prendre le pouvoir comme ils l’ont fait. », dit Raymond Franz dans son livre « Crise de conscience » .

Raymond Franz dans « Crise de conscience« 

Et de continuer,

« De ces forces, et de l’attraction incroyable qu’elles ont exercées sur les masses, le sociologue allemand Erich Fromm écrit : … la substance de ces nouveaux systèmes, qui ont efficacement pris en entier le contrôle de la vie sociale et personnelle de l’homme, était la soumission de tous (sauf d’une poignée d’hommes) envers une autorité pour laquelle ils n’avaient aucun contrôle…. [Des millions d’entre eux] ont été désireux d’abandonner leur liberté alors que leurs pères avaient combattu pour elle. »

Raymond Franz dans « Crise de conscience« 

Cette volonté de soumission est une gangrène humaine très répandue de nos jours. Ce besoin morbide d’échapper à la douleur des responsabilités, a pour conséquence directe que des millions de gens fuient quotidiennement leur liberté. Dans la religion, la politique, et les institutions, et dans d’autres domaines, beaucoup choisissent le chemin de la facilité qui consiste à donner la permission à d’autres de penser pour eux, de choisir pour eux, de prendre leurs décisions pour eux. Ils vivent donc ainsi sans trop s’en rendre compte une « vie empruntée. »

Ils vivent essentiellement parce que d’autres ont décidé de comment vivre et ils acceptent leurs affirmations confiantes d’avoir raison. Ils cherchent la sécurité dans la conformité. «Ils cherchent le refuge aux problèmes moraux par la soumission à un système qui propose de prendre la responsabilité de diriger leurs vies pour eux, en décidant des questions de conscience pour eux.», continue Raymond Franz.

D’ailleurs, laissons Raymond Franz continuer, car même si lui il parle essentiellement de l’appartenance à une organisation religieuse, vous comprendrez que cela s’applique pour les autres institutions aussi. Il dit :

« De la même façon aujourd’hui beaucoup veulent qu’on leur « explique clairement les choses pour eux, » que l’on mette en forme des règles pour qu’ils puissent se sentir libérés d’avoir la responsabilité de prendre des décisions. »

Raymond Franz dans « Crise de conscience« 

Prendre la responsabilité individuelle est un élément sous-jacent et indissociable de la liberté individuelle que je prône, et cette responsabilité facilite la peur de la liberté.

2) La vie est difficile

Ce serait se voiler la face que de ne pas l’accepter comme une fait. La vie est difficile. Cette simple vérité aussi fait que les gens aient peur de la liberté.

Comment ?

Le psychologue Scott Peck dit dans son livre « Le chemin le moins fréquenté » :

« Une des vérités essentielles de la vie est que la vie elle-même est difficile. A de nombreux égards, c’est parce qu’affronter les problèmes et travailler à leur solution est un processus pénible. Pour personne la vie est exempte de problèmes et la douleur qu’ils causent émotionnellement peut surpasser la douleur physique. L’inclination est d’essayer d’éviter la douleur en ignorant les problèmes, en refusant de les affronter, ou en cherchant à s’échapper d’eux par n’importe quels moyens que nous pouvons. »

Scott Peck

La liberté a dont pour autre principal élément de nous mettre face à nos problèmes et d’éviter de jeter le regard ailleurs. Elle induit la responsabilité de résoudre nos problèmes le plus rapidement possible au lieu de les différer en croyant qu’ils disparaîtront d’eux-mêmes.

De toute évidence, la douleur n’a rien d’agréable et je ne peux prétendre le contraire. Je préférerais ne pas avoir de douleur du tout durant toute la vie. Mais alors, même s’il est bien d’avoir des rêves il est inadéquat de vivre dans un monde rêves. Il n’existe aucune façon dans la vie et le monde d’aujourd’hui d’éviter la douleur. Néanmoins, et c’est de bonne guerre,

« nous essayons presque tous, à des niveaux différents, d’éviter les problèmes… Nous avons tendance à les contourner plutôt qu’à leur faire face, essayons d’y échapper plutôt que d’affronter la souffrance qu’ils nous imposent. […] Certains se donneront beaucoup de mal dans l’esquive, se construisant un monde de fantasmes très élaboré, parfois fort éloignés de la réalité et de la raison. »

Scott Peck

La liberté nous met face du fait que la vie est difficile et nous demande de prendre la décision responsable de l’affronter néanmoins. Cela aussi facilite la peur de la liberté chez beaucoup.

3) Complexité des décisions

Faire face aux problèmes soulève aussi le fait de la complexité de la prise de décision. Prendre des décisions est d’une complexité telle que beaucoup fuient cette responsabilité et préfèrent la confier à d’autres, comme la religion, le gouvernement, le directeur des ventes ou le médecin.

COVID-19 : La Grande Réinitialisation

Dans le livre « COVID-19 : La Grande Réinitialisation » de Klaus SCHWAB et Thierry MALLERET (dont vous trouverez le résumé dans cette vidéo), voici comment ils expliquent notre attitude générale face à toute complexité :

« Au fond de nous, nous avons le sentiment que plus un système est complexe, plus la probabilité est grande que quelque chose tourne mal et qu’un accident ou une aberration se produise et se propage. […] La gestion d’un système adaptatif complexe exige une collaboration continue en temps réel mais en constante évolution entre un vaste éventail de disciplines, et entre différents domaines au sein de ces disciplines. […] La complexité crée des limites à notre connaissance et à notre compréhension des choses. »

Il est donc facilement compréhensible que prendre une décision est difficile. Tout d’abord parce que les décisions ont des conséquences tellement multiples que l’on ne peux en prévoir avec exactitude le résultat. Souvent la décision qu’on estime bonne mène à un résultat peu désiré, tandis que celle qu’on estime inadéquate donne des résultats probants. Souvent c’est l’inverse qui se produit. «Les décisions prises avec les meilleures intentions ont parfois des résultats négatifs, ou qu’une cause apparemment pernicieuse, défendue avec des mobiles peu nobles, peut finalement se révéler constructive», dit Scott Peck.

Souvent encore une seule décision peut mener à une suite de décisions plutôt complexes à cause des situations que la première décision à créer, ce qui rend encore la tâche plus hardie.

Les décisions demandent aussi souvent de prendre en compte une multitude de paramètres qui eux mêmes changent souvent très rapidement. À cause de ces quelques éléments non exhaustifs sur la complexité des décisions, beaucoup ont peur, et préfèrent céder leur responsabilité de prendre des décisions à quelqu’un d’autre.

La liberté nous oblige, par la responsabilité qu’elle implique, à toujours se demander : « Est-ce mieux de faire ce qui est bien avec de mauvaises raisons, ou ce qui est mal avec de bonnes raisons ? C’est souvent lorsque nous sommes sûrs de nous que nous sommes aveugles et inversement, lorsque nous pensons être perdus que nous sommes clairvoyants. »

Cette complexité facilite la peur de la liberté.

4) La Solitude

Prendre fait et cause pour la liberté individuelle, nous met automatiquement en marge de la société.

La majorité ayant choisi la soumission et/ou la conformité, se prévaloir libre et iconoclaste induit que nous évoluons dans la solitude. Loin de nos pairs et de ce qui fait de nous une personne faisant partie d’un monde social.

L’équilibre entre notre individualité singulière et notre appartenance à une communauté est très délicat. Un individu est singulier mais il doit appartenir au monde qui l’entoure. La dissociation des deux étant impossible, cela crée un Cohan ; et trouver le juste équilibre de cet axiome, ne joue pas généralement en faveur de la liberté.

Erich Fromm le fait remarquer dans son livre « La peur de la liberté » par ces mots :

« Les liens primaires bloquent son (l’individu) développement humain complet ; ils font obstacle au développement de sa raison et de ses compétences critiques ; ils lui permettent de se reconnaître et de reconnaître les autres, mais seulement à travers son […] appartenance à un clan, à une communauté sociale ou religieuse, et non pas comme [un être humain] ; en d’autres termes, ils empêchent son développement en tant qu’individu libre, autonome et productif ».

Erich Fromm

Même s’il parlait essentiellement de la société médiévale, ses paroles se révèlent encore vraies aujourd’hui, surtout dans la façon dont les gens perçoivent la liberté.

Ainsi donc, son appartenance est une part de son identité, et « Le fait que cette identité s’affirme au travers de la nature, du clan, de la religion donne à l’individu un sentiment de sécurité » perçu que ne lui offre pas la liberté individuelle, et donc, qu’il est difficile d’abandonner. Affirmer sa liberté entamerait donc fortement le lien d’appartenance et son sentiment de sécurité, et bien que nous serions libre, nous serions seul, isolé du clan. Cette solitude facilite la peur de la liberté.

Conclusion

Je ne dirai pas que j’ai répertorié toutes les peurs dont la liberté est le succédané, les psychologues et les sociologues trouveraient bien plus encore. Mais il ressort de ces 4 éléments très visibles dans le quotidien que la liberté individuelle, observée sous ces différents éclairages, a de quoi effrayer nos contemporains.

Il ne demeure pas moins que toutes les peurs ont pour origine l’ignorance, et sortir de l’ignorance est la responsabilité individuelle de chacun. Alors autant bien utiliser sa liberté individuelle.

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