Préambule
Tout comme je crois intimement que l’on reconnais la valeur d’une société à la façon dont elle traite ses vieillards, je crois intimement qu’on reconnaît la valeur de l’économie d’une nation à la façon dont sa société traite son secteur primaire.
Notre économie est en perte de vitesse parce que nous ne donnons plus leur place à Nos Vieux, donc, et par voie de conséquence, nous négligeons notre secteur primaire.
a – Mise en garde
Je ne suis ni sociologue ni expert en finance, ni économiste, juste un observateur qui est, à sa manière, attentif et donne son analyse des observations faites, dans le but de grandir tout le monde. Donc pour tout investissement dans un secteur, consultez un professionnel de l’investissement. Je ne prône pas non plus le patriotisme parce que pour ma part ça rime avec christianisme, islamisme, communisme, etc., et donc c’est une religion comme toute les autres avec ses dogmes et ses fanatiques, sa foi sans preuve et son lot d’incongrutés. Pourtant je respecte celui qui m’a donné la vie et la terre qui l’a abrité, qui m’abrite et qui a abrité mes nombreux ancêtres avant moi, donc j’ai du respect pour mon village et mon pays le Cameroun.
Je n’insulte pas non plus, parce que L’insulte n’est pas une grandeur humaine encore moins intellectuelle. Elle rabaisse celui qui la profère sans donner un réel éclairage à celui qu’on voudrait maladroitement redressé. Je déplore un disfonctionnement, je cherche la source du disfonctionnement en question et je propose une solution. Donc je me contenterai de dire mes observations, d’en donner une interprétation personnelle et une solution adéquate selon mon point de vue.
b – Introduction
La perte de vitesse donc le Cameroun souffre dans sa partie économique part d’une constatation toute anodine. Nous avons priorisé ce qu’on appelle en économie le secteur tertiaire à la place du secteur primaire. Même dans la vie sociétale Nous avons abandonné nos vieillards, nos premiers, nos guides premiers sur le sol camerounais, pour déifier nos rejetons. Notre économie souffre de cette leçon de vie que nous n’avons su garder.
1) Le secteur Primaire = Nos Vieillards.
Au propre comme au figuré, nous avons craché sur Nos Vieillards, notre secteur primaire.
Le vieux incarne la sagesse et l’expérience, d’ailleurs d’aucun disent qu’un vieux qui meurt est d’une bibliothèque qui brûle. Cele ne saurais être plus vrai que lorsque l’on observe notre vie économique aujourd’hui. Ils sont les garants du secteur primaire qu’ils ont reçu de leurs parents et qu’ils doivent nous transmettre comme héritage. Chinua Achebe fait dire à Okonkwo cette vérité profonde dans son livre « Tout s’écroule » en ces termes : « Celui qui respecte les grands prépare le chemin de sa propre grandeur ».
Le secteur primaire (l’ensemble des activités dont la finalité consiste en une exploitation des ressources naturelles : agriculture, pêche, forêts, mines, gisements de la terre, la mer et le sous-sol) incarne la base sur laquelle une nation, une société, une communauté doit s’appuyer pour établir une économie forte et prendre son envol dans le « concert des nations » (même si je ne sais pas si les nations organisent un concert quelque part). Mais notre pays, ou plutôt mes contemporains ont tourné la tête ailleurs, négligeant cette poule aux oeufs d’or. Les vieillards n’ont donc pas eu la possibilité de nous transmettre le patrimoine qu’ils ont reçu de leurs prédécesseurs ni les leçons qui doivent l’accompagner, comme nous le récitions si bien dans « Le laboureur et ses enfants ».
L’agriculture, les minerais, et les énergies fossiles qui gissent sur le sol, dans les cours d’eau et le sous-sol constituent la partie qui crée la stabilité et la force d’une économie. Il est triste pour moi de constater que plus personne ne s’en souvient vraiment si ce n’est les grands prédateurs venu d’ailleurs. Ces prédateurs n’y vont d’ailleurs pas avec le dos de la cuillère pour siphonner allègrement ce qu’ils peuvent de minerais et ressources halieutiques, sous le regard hagard de notre jeunesse.
Certains me diront que cette jeunesse proteste avec véhémence contre ces extractions allègres. Mais la nature à horreur de la stagnation. L’univers est toujours en mouvement et la loi maîtresse dans l’univers est que rien n’est figé, tout bouge. Soit on bouge soit on meurt. La contestation, même si elle a sa place, elle ne suffit pas et à elle seule ne fait pas grandir une économie. La meilleure façon de contester serait de mettre à profit ces richesses en les exploitant nous-mêmes.
Malheureusement nous avons craché sur ces vieux dans le figuré et la preuve est dans le propre. Ces mêmes vieux qui devaient nous transmettre notre riche patrimoine en nous apprenant toute la valeur économique de celui-ci. L’abandon de Nos Vieillards a automatiquement rimé avec l’abandon de notre secteur primaire.
Seuls nos vieillards occupent désormais les vastes étendues de nos zones rurales qui, devant leurs yeux amoindris et les corps affaiblis ne peuvent que se contenter des visites sporadiques de leurs fils/filles des villes, qui ne viennent que pour les enterrer les uns après les autres. Ils ne peuvent que regarder la latence de ces immenses fortunes avec un remous au cœur. Ils sont voués à la merci des bayam-sellam qui prennent pour des miches de pain leurs maingres travaux de dur labeur, pour atomiser les citadins avec des prix exorbitants dans les villes.
Nos Vieillards (qui sont notre secteur primaire sociétal) sont donc esseulés, abandonnés, et même regardés de haut comme ne valant plus la peine d’être là, comme dépassés, comme d’une autre époque désuète. De même notre terre est esseulée, abandonnée, et même regardée de haut comme ne valant plus la peine d’être là, comme dépassée, comme d’une autre époque désuète. Les gens se contentent de rabâcher sans y croire le slogan « La terre ne trompe pas » mais trop peu se donnent la peine de tremper leurs mains dans la boue. C’est sale et ce n’est pas digne d’un Master en management, ou d’un doctorat en aéronautique…
Voilà pourquoi notre économie est en perte de vitesse.
2) Le secteur secondaire = Nous
Voilà encore une méconnaissance de la sagesse ancestrale et le mépris fait à Nos Vieillards. Nous sommes le secteur secondaire sociétal, mais nous ne le savons pas.
Si nous avions traité avec amour et soins Nos Vieillards, ils nous auraient dit que les plus grosses richesses du monde se cachent dans la terre et les vieux, que ce n’est pas pour rien que les grandes oligarchies recherchent avec énergie les terres. D’ailleurs Bill Gates en possède des centaines de milliers d’hectares et son compère Elon Mosk veut être le premier sur Mars pour s’emparer en premier de son sol. Ils nous auraient enseigné que celui qui devrait exploiter le secteur primaire c’est l’industrie du secteur secondaire (l’ensemble des activités consistant en une transformation des matières premières prise du secteur primaire par des industries manufacturières, construction, etc.), donc Nous. Nous aurions su que l’exode rural prêché sous forme « d’aller à l’école » de mer*** par les prédateurs avait simplement pour but de nous détourner de ce qui nous était le plus important et qui devrait être pour nous le plus cher, la terre de nos ancêtres.
Comment dès lors ne pas être mystifié par la quasi inexistance d’industries des enfants du terroir ? Comment ne pas s’étonner que Nous soyons hypnotisés par les industries des autres alors que notre myopie n’a d’égale que la valeur que nous avons conféré à Nos Vieillards et à notre secteur primaire ? Comment comprendre même, que nous soyions en admiration devant le prédateurs alors même que nous avons tout ce qu’il faut pour que ce soit l’inverse ? Comment peut-on penser qu’en squattant Douala et Yaoundé au point d’y créer de la surchauffe, cela exploiterait les milliers d’hectares de terres dans les zones rurales pour la création d’industrie ? Ces industries se seraient-elles créées toutes seules parce que nous avons rempli quelques cases dans les fiches de création d’entreprise au tribunal de première instance ?
Comment croire que le sport national qu’est devenu l’immatriculation intempestives des terres à des fins de spéculation enrichirait notre économie quand c’est aux banquiers prédateurs que nous allons laisser les titres fonciers en hypothèque pour quelque millions de francs CFA ? Je n’ose pas penser que le besoin de mener le style de vie du prédateur est la lame de fond de cette dilapidation de notre secteur primaire.
Pourtant…
Comme l’industrie, c’est Nous qui avons de l’énergie et pouvons tourner à plein régime, mais il faut savoir la canaliser et ce sont nos vieillards qui auraient été des flambeaux pour éclairer notre route. L‘industrie se bâtit sur le secteur primaire pour le développement d’une économie forte, tout comme la jeunesse se bâti sur la vieillesse pour le développement harmonieux de la vie en communauté. Mais Nous, ayant sacrifié le secteur primaire et abandonner nos zones rurales pour nous entassés dans les zones urbaines, laissant les prédateurs s’emparer de notre véritable richesse stable, nous avons par la même occasion fait la part belle à la perte de vitesse économique que connaît le Cameroun en ce moment, mais aussi condamner nos énergies à mourir dans l’œuf et notre secteur tertiaire à périr dans d’atroces souffrances.
3) Le secteur tertiaire = Nos Enfants
Dans un manque de discernement et de sagesse lamentable, Nous nous sommes concentrés sur le secteur tertiaire, Nos Enfants.
Mais le secteur tertiaire (activités qui s’étendent du commerce à l’administration, en passant par les transports, les activités financières et immobilières, les services aux entreprises et services aux particuliers, l’éducation, la santé et l’action sociale) doit exister pour rendre des services aux industries du secteur secondaire créées pour transformer les matières premières issues du secteur primaire. En l’absence d’industries créées, à qui vendrons Nous nos services ? N’est-ce pas aux industries et entreprises des prédateurs ?
Il en est de même dans notre vie sociétale aujourd’hui. Nous donnons plus de valeur à Nos Enfants qu’à Nos Vieillards. Tout est à l’envers. Si vous ne traitons pas Nos Vieillards avec amour et considération, comment pourrions-nous prétendre le faire pour Nos Enfants ? Qu’apprendrons Nos Enfants dont le sens de l’observation est aigu quand ils verront comment nous traitons Nos Vieillards ?
Nous donnons plus de valeur au secteur tertiaire qu’au secteur primaire. Tout est à l’envers. Si vous ne traitons pas Nos Terres avec amour et considération, comment pourrions-nous prétendre le faire pour les services que nous disons rendre ? Qu’apprendrons Nos Enfants dont le sens de l’observation est aigu quand ils verront comment nous traitons nos terres avec désinvolture pour nous concentrer sur les services ? Comment voulons nous boire de l’eau potable, si nous souillons de nos déchets les rivières du village ?
Nous avons ainsi livré à la mort certaine non pas seulement notre secteur primaire, secondaire et tertiaire, mais aussi l’économie camerounaise et notre civilisation toute entière. Nos Vieillards, Nous et Nos Enfants ne serons qu’à la solde du prédateur et ce serait avec notre bénédiction. La preuve est que la surchauffe des villes de Douala et Yaoundé créée une hausse spectaculaire de chômage parce qu’aucune industrie n’est créer pour exploiter les terres. Très peu d’industries existent et ils y a trop de services qui sont proposés et cela ne peut résorber le trop plein de chômage et d’oisiveté dans les villes. Pendant ce temps, nos terres languissent dans l’attente d’exploitation de cette richesse potentiellement exponentielle qui ne demande qu’à s’exprimer.
Tous les services qui sont proposés d’ailleurs ne sont axés que sur la consommation. Mais comment peut-on consommer sans produire ? Que doit-on consommer si la naine production n’existe qu’en venant par bateau, tandis que les abondants produits de consommation viennent eux aussi de chez le prédateur ? Cette abondance des produits de consommation venant par bateau doit nous mettre la puce à l’oreille que le vers est déjà dans la mangue. Il faut revenir en arrière si nous voulons sauver Nos Enfants que nous disons aimer de tout notre cœur. Nous devons revoir nos priorités et c’est drôle que priorité et primaire viennent du même mot, premier.
Les premiers à devoir être aimé ce sont Nos Vieillards, c’est notre secteur primaire. Les seconds à devoir être aimé c’est Nous-mêmes, ce sont nos industries, parce qu’on ne peut aimer autrui que dans la même mesure où on s’aime soi-même. Et enfin les troisièmes à devoir être aimé ce sont Nos Enfants, c’est notre secteur tertiaire. Si cet ordre naturel des choses n’est pas respectée, la perte de vitesse économie actuelle du Cameroun deviendra une véritable agonie économique, agonie qui pourrait à la longue le rendre si vulnérable que les prédateurs tapis dans l’ombre ne feraient de NOUS qu’une bouchée.
c – Conclusion
Les industries doivent être créées. Encore heureux que pour Nous le secteur primaire n’ait pas besoin d’être créé, parce que s’il avait besoin d’être créé, nous serions en très mauvaise posture. Il est déjà là. Dieu, l’Univers ou la Nature (prenez le terme qui vous convient) nous en a fait cadeau sur plus de 475 000 km2, avec une effroyable abondance en m3. Je propose donc, pour résoudre cette perte de vitesse économique du Cameroun, 5 points.
- A) La mise en première ligne de tous les parents afin qu’ils prennent une de leurs responsabilités qui est de détecter très tôt le talent de leur(s) enfant(s) et de l’orienter en conséquence vers le secteur (primaire, secondaire et/ou tertiaire) de son épanouissement pour éviter des pertes inutiles d’énergie.
- B) L’auto-éducation et l’éducation à la responsabilité individuelle de notre économie est un chemin incontournable pour redresser la barre de la perte de vitesse économique du Cameroun. Spécifiquement l’éducation financière de notre jeunesse par des capitaines d’industrie à succès qui ont des preuves de leurs réussite sur le terrain, et non des diplômes papiers de mer*** décernés par des professeurs à qui ont dit ce qui leur plaisent, pour recevoir ces diplômes.
- C) La création massives d’écoles d’agriculture sur des terres rurales, et d’écoles de sciences halieutiques sur les cours d’eau ancestraux pour inverser l’exode et attirer les gens vers les zones rurales, leur donnant par la même occasion la possibilité de cultiver leur niveau de responsabilité individuelle en agissant directement sur les terres ancestrales.
- D) La création d’écoles d’ingénieurs sur la bases des besoins des industriels locaux et des exploitants locaux du secteur primaire (donc des entrepreneurs), avec des tests réguliers de leurs inventions sur le terrain dans de véritables exploitations.
- E) La limitation au strict minimum des écoles de droits, de langues étrangères et de lettres (seules les langues locales et l’anglais qui doivent être abondamment enseignées à tous sans exception).
Si nous ne retournons pas vite à nos racines, Nos Vieillards, nos zones rurales, notre secteur primaire, je crains fort que nous ayons déjà sonné le glas de notre chère terre natale le Cameroun.