QUI ÊTES-VOUS ? Partie 2

La Suite…

Si vous n’avez pas lu la première partie de ce post, je vous enjoins à le faire, parce que celui-ci est sa suite logique. …

Introduction

Un autre aspect de l’importance de la définition de votre identité est le voyage que vous allez effectuer, sa qualité, son itinéraire et sa durée, pour ne citer que ceux-là.

Un bateau, un avion, une voiture, un carrosse, un cheval, une limasse, selon leur état d’« ÊTRE », savent très bien sur quel terrain ils peuvent s’aventurer et sur lesquels il serait fatal de s’aventurer. Ils savent quelle vitesse ils sont capables de supporter, à quelles contraintes ils peuvent être soumis, leur force et leur faiblesse. Tout cela à cause de leur « ÊTRE », leur nature intrinsèque.

La définition correcte de votre identité est donc tout aussi primordial que le souffle de vie l’est pour votre vie. De cela dépendra votre voyage dans ce monde et cette vie, les trajets et les vitesses que vous adopterez dépendrons de cette définition et de ce choix.

Inutile de préciser que si le choix est fait de façon incorrect, la joie qui est censée être votre état principal et vous accompagner dans la vie, ne sera point au rendez-vous sinon de façon totalement aléatoire et en hors de votre contrôle. Donc tant que vous ne définirez pas avec précision votre identité, le brouillard et la confusion sera votre lot de tous les jours. Et sur cette voie, comme le dit David Henry Thoreau, vous vivrez une vie de tranquille désespoir, ou même selon moi, de désespoir agité.

Alors qui êtes-vous ?

  • Un imbroglio de ce que les gens veulent voir de vous ?
  • Le simple agencement des lettres de votre nom ?
  • Un numéro dans une pièce d’identité ?
  • Une situation matrimoniale ?
  • Un numéro de correspondant sur un annuaire téléphonique ?
  • Les compétences acquises durant votre vie ?
  • Le membre d’une race, religion, culture ou sexe ?
  • Une adresse dans une rue de la ville ?
  • Le fils ou la fille d’un monsieur X et d’une dame Y ?

Ou vous êtes plutôt un être spirituel puissant et libre, qui observe les différentes expériences qu’il traverse et en prend plaisir, et qui peut les changer quand il veut ; un être plein d’amour inconditionnel qui s’aime lui-même et partage cet amour autour de lui sans subir les limitations matériels et mentales que le monde qui l’entoure considèrent comme son identité ?

Arrêtez-vous et prenez quelques jours pour réfléchir à la question, en faisant ce petit exercice simple, proposé par Michael A. Singer dans son magnifique livre « L’âme délivrée : un voyage par-delà vous-même » :

« Rester détaché de tout ce qui se passe autour et à l’intérieur de vous, en étant simplement l’observateur qui n’émet aucun jugement. »

Michael A. Singer

Exemple : quelqu’un vous a fait une queue de poisson en route, observez la situation sans aucune réaction et sans jugement et laissez passer. Votre conjoint dit un mot déplacé, observez la situation sans aucune réaction et laissez passer. Votre patron vous traite avec dureté, observez la situation sans aucune réaction et sans le juger puis laissez passer. Des pensées de jalousie viennent à faire irruption dans votre tête, observez juste ces pensées de jalousie sans aucune réaction, sans émettre un jugement sur ces pensées et laissez-les passer. L’inquiétude sur ce que vous allez manger demain survient dans vos pensées, observez juste ces pensées d’inquiétude sans aucune réaction, sans émettre un jugement sur ces pensées et laissez-les passer. Faites la même chose pour les innombrables pensées et situations qui peuvent se présenter.

D’après Singer et Tolle

Dans chacun de ces cas, si vous appliquez vraiment l’exercice, vous vous rendrez sans aucun doute d’abord compte que la chose observée sera comme « honteuse » parce que surprise d’être observée, et va se calmer et même s’estomper. Eckhart Tolle dans son livre « L’art du calme intérieur » dit à ce sujet :

« Lorsque vous portez votre conscience sur ce sentiment [la chose observée], il s’entoure soudainement d’espace et de calme, pour ainsi dire. »

Eckhart Tolle dans « L’art du calme intérieur« 

Ensuite, vous vous rendrez compte que vous êtes ce que Michael A. Singer révèle dans « L’âme délivrée : un voyage par-delà vous-même » :

« Je suis celui qui voit. Quelque part là-dedans, je regarde et je suis conscient des événements, des pensées et des émotions qui passent devant moi. »

Michael A. Singer dans « L’âme délivrée« 

Oui, vous êtes un observateur non pas spirituel mais physique, qui utilise son mental ou son être « spirituel » pour décider de ce sur quoi il arrête son attention. Un être physique, libre et puissant qui prend la décision et la responsabilité individuelle de sa vie et des événements qui doivent avoir de l’importance pour lui. Vous n’êtes pas une boule réactionnaire qui se met en branle pour tout et n’importe quoi comme c’était le cas avant.

Bien que cet exercice soit simple, il n’est pas si facile mais il est hautement déterminant. Il doit être fait avec rigueur et assiduité. Sans jugement, avec des essais et des erreurs, mais avec constance, un peu comme pour acquérir une nouvelle compétence, parce qu’en réalité c’est une compétente qu’il nous faut absolument avoir. Elle vous permet de découvrir le bavard à l’intérieur de vous (votre coloc comme l’appelle Michael A. Singer, ou selon moi le mental que vous n’avez pas su dompter) qui a pris possession de votre vie et de le remettre à sa place. Puis de découvrir qui vous êtes vraiment et de voyager dans le chemin vers la destination que vous vous êtes fixé avec volition et de profiter du voyage.

Je ferais une petite digression pour faire un clin d’œil et à ceux qui prônent la suprématie de leur race (sexe, religion, culture, idéologie, nation) sur celle des autres et aussi à mon ami Marcel Mony et à ceux qui se plaignent que les autres (race, sexe, religion, culture, idéologie, nation) leurs ont arraché à leurs racines ancestrales, pour pouvoir donner et se donner un justificatif à leur agissement et/ou leur façon de penser. Il ne s’agit jamais vraiment des autres, mais de nous-mêmes (individuellement et/ou collectivement) et de notre propre décision d’être ou de ne pas être ce que nous voulons ou ne voulons pas être en tant que personne(s) physique(s) et intrinsèque(s), que ce soit de façon consciente ou pas.

Selon Alain Yan Mohr et Joseph

Dans son exposé en ligne (que je vous recommande fortement) intitulé « Une invitation à sortir de l’histoire« , Alain Yan Mohr arrive à la conclusion suivante :

« L’être humain est un être spirituel qui vit une expérience matérielle. […] Dans l’absolu, il n’y a pas de victimes, mais des choix individuels et collectifs, qui se traduisent en événements tout au long de l’histoire. Chacun a le pouvoir de choisir son expérience, et utilise ce pouvoir de différentes manières. »

Alain Yan Mohr

En des termes simples, chaque race, religion, idéologie, culture, ecetera, subit ce qu’elle subit et est où elle est par le choix collectif inconscient de ses membres.

L’intervention des autres qui sont extérieurs à nous peut être existante sans vraiment être déterminante sauf si nous en décidons ainsi. Nous devons savoir que les circonstances sont libres d’être ce qu’elles sont et les autres humains aussi, mais nous devons choisir ce que nous sommes intérieurement non pas selon ce que les autres et/ou les circonstances sont.

Il me vient en l’idée pour illustrer mes propos l’exemple biblique de Joseph. Non pas que je crois à la véracité de ce récit, mais je l’utilise comme exemple et je sais que beaucoup le comprendront. Joseph avait un rêve et savait QUI il était de façon intrinsèque et spirituelle (mentale). Il savait très probablement que ses frères ne le voyaient pas toujours d’un bon œil, mais il avait compris que l’Amour qu’il avait pour eux ne dépendait pas de la réciprocité de cet amour, mais de sa décision à lui de les aimer. Il leur racontait ses rêves et peu importe comment ils les prenaient, Joseph se fiait toujours à l’Amour qu’il avait pour ses frères. Il savait très bien QUI il était et QUI il voulait devenir.

Malgré qu’il ait été vendu par la jalousie incessante de ses frères, malgré les épreuves qu’il a vécu à la suite de cet acte de jalousie qui consistait, à défaut de le tuer, de le vendre comme esclave pour 20 pièces d’argent, malgré les fausses accusations de la gouvernante de la maison où il a été vendu plus tard comme esclave, malgré le séjour en prison, il savait QUI il était et QUI il voulait devenir et il n’a permis à rien de ce qui était extérieur à lui de modifier la personne QU’IL était et QU’IL avait choisi de devenir. Les circonstances extérieures avaient un effet sur lui, elles le touchaient, le blessaient et pourtant elles restaient des circonstances dans son être profond, et il ne permettait – ni n’a d’ailleurs pas permit jusqu’à la fin – que ces circonstances modifiassent la personne QU’IL était et QU’IL avait choisi de devenir.

Bien que devenu plus tard ce qu’il avait toujours rêvé d’être, il n’en demeura pas moins l’être profondément intrisèque et spirituel qu’il savait QU’IL était et QU’IL avait choisi de devenir et de rester. Les peurs de vengeance (l’impuissance) de ses frères ne lui donnèrent en rien une justification d’un comportement répréhensible et inacceptable pour lui. Il est demeuré la personne intrinsèque et spirituelle qu’il savait QU’IL était et QU’IL avait choisi de devenir et de rester. Dans son cas les paroles de Lord Acton ne se révélèrent pas vraies quand il dit que « le pouvoir tend à corrompre et le pouvoir absolu corrompt absolument ». Joseph a su prouver que cette corruption était loin d’être l’œuvre du pouvoir en lui-même, mais plutôt du choix intrinsèque et spirituel de la personne qui choisit de profiter de son pouvoir (ou de son impuissance) comme excuse pour perpétrer des actes de corruption non spirituel.

Conclusion

Au regard de cet exemple et de bien d’autres comme celui de Rudolf Douala Manga Bell (1873-1914), celui d’Oreste et les Furies dans la mythologie grecque, et de ceux qui peuvent foisonner dans votre région ou dans vos textes religieux, culturels ou idéologiques, il est primordial que vous décidiez, à défaut de croire que vous êtes un être physique qui utilise son mental ou sa dimension spirituelle, QUI vous êtes et QUI vous voulez devenir de façon intrinsèque et spirituelle.

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